Faust, vaincre le mal, vaincre le mal
Grand Orient de France | « La chaîne d'union »
2007/4 N° 42 | pages 26 à 33 ISSN 0292-8000
DOI 10.3917/cdu.042.0026
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https://www.cairn.info/revue-la-chaine-d-union-2007-4-page-26.htm
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Défi métaphysique : il suffit, selon Faust, de métamorphoser le désir en acte poétique. Pour Gide, « rien de grand ne fut tenté par l’homme qu’en révolte contre les dieux » Sommes-nous si éloignés du « Aedificabo destruamque », de cette incessante lutte de l’élan vital contre les puissances du mal ? À chaque génération, l’homme peut choisir, créateur ou destructeur, entre l’idéal du désir et l’échec de l’utopie. La beauté appartient au même concept où s’opposent l’objet séduit, la vivante Marguerite et l’héroïne mythologique
Hélène.
À la fin du Faust I, le savant, presque défait, n’est pas vaincu, le
Diable n’a pas gagné, seule Marguerite, simple et crédule, paie ce pari de dupes. Les deux comparses savent que tout cela sert de palliatif avant que …afficher plus de contenu…
Le Maître aurait sans doute souri de cet aimable discours, lui si tolérant au point de confier en 1827 à Eckermann : « Quel beau résultat j’aurais obtenu si j’avais prétendu offrir, à l’aide d’une seule idée liée à tout, la richesse d’une vie aussi variée et multiple que celle que j’ai mise dans mon Faust ! ». Son adieu, à travers Les années de voyage de Wilhelm Meister
(1821), doit être notre mot d’ordre : la vie donne à la vie et celui qui est