Faut-il avoir peur d'un euro fort?
Crise sur les places financières mondiales, prix alimentaires et pétroliers au sommet, inflation… Les affaires monétaires font la une de nos journaux. Sur le marché des changes, l’euro maintient pourtant son cap, renforçant sa position par rapport à un dollar plutôt faible. Mais un euro fort est-il bénéfique ? Ou rend-il la crise encore plus difficile pour les pays de la zone euro ?
Lorsque l’euro a été introduit, en 1999, il est alors présenté comme le garant d’une plus grande stabilité et d’une prospérité accrue pour le vieux continent. Aujourd’hui, l’enthousiasme qui a suivi le passage à la monnaie unique a fait place à la déception : nombre d’européens ont la nostalgie de leur monnaie nationale. Les politiques s’en prennent régulièrement à la force de l’euro qui est portée en bouc émissaire de maux dont souffrent plusieurs économies européennes en mal de croissance. Il convient néanmoins de modérer ce constat alarmiste en revenant sur les forces et les faiblesses de la monnaie unique.
I. L’euro fort, une aubaine ?
En réalité, la hausse de l’euro est surtout une baisse du dollar.
Pour les Etats-Unis, maintenir la croissance est plus important que maintenir la monnaie. Ils mènent donc une politique du dollar faible. Le dollar sous-évalué est même l’essence de la politique monétaire américain, car un dollar sous-évalué permet aux Etats-Unis de couvrir leurs problèmes financiers.
Mais la raison essentielle de la baisse du dollar est le financement de la consommation américaine, les Américains achetant des produits en Chine, lesquels sont souvent fabriqués par des entreprises américaines délocalisées. Pendant ce temps les Chinois sont très attentifs à ne pas casser leur expansion, et maintenir à cet effet une parité à peu près constante avec le dollar. C’est donc une dynamique industrie-consommation-échanges qui fixe la parité dollar/yuan. L’euro lui, n’a rien à dire.
Un atout pour les importations
Au niveau des