Faut-il baisser le coût du travail pour créer des emplois ?
La question du chômage reste particulièrement critique en France. Alors qu'au sein de l'Union européenne de nombreux pays semblent être parvenus à inverser la tendance, comme l'Irlande, le Danemark ou bien encore l'Espagne, la France ne voit que très modestement son taux de chômage reculer avec un taux moyen pour l'année 2006 de 9,4 %.
Il est logique que dans un tel contexte les propositions de réformes, souvent inspirées de modèles étrangers, se multiplient. Parmi les explications les plus souvent avancées pour expliquer les difficultés hexagonales, on trouve la dénonciation d'un coût du travail dissuasif pour les employeurs et anachronique dans un contexte d'économie ouverte et mondialisée. Pour bien cerner cette notion de coût du travail, qui est constituée du salaire net majoré des charges sociales salariales et patronales, il faut rappeler qu'il représente deux choses indissociables. Le salaire et les charges sociales représentent d'une part un coût de production qui pèse sur les entreprises, et d'autre part un revenu direct par le salaire ou indirect par les prestations sociales.
Considérer que la réduction du coût du travail est impérative aujourd'hui en France pour lutter contre le chômage revient à donner plus d'importance à la dimension du coût pour l'entreprise. Toutefois, et bien qu'elle soit aujourd'hui très répandue en France, cette thèse reste très discutée.
Nous montrerons dans un premier temps que si pour beaucoup il faut réduire le coût du travail pour créer des emplois en France, pour d'autres l'efficacité d'une telle orientation reste très contestable.
I. Il faut réduire le coût du travail pour créer des emplois en France : un point de vue de plus en plus partagé
1. Le coût du travail est au cœur de l'ajustement du marché du travail pour les auteurs libéraux
a) Du point de vue libéral, il faut davantage parler de flexibilité salariale que de baisse du coût du travail
Pour les auteurs néoclassiques, le marché du travail est