Faut il craindre la mort
La mort est la suite inéluctable et l’aboutissement de la vie. Personne n’y échappe, même si beaucoup cherchent à l’occulter et à en faire un sujet tabou. On ne veut pas y penser ou on trouve de mauvais goût d’en parler, s’imaginant que le simple fait de penser à la mort empêchera de vivre. Comme les Romains de l’Antiquité, on emploie le moins possible le mot mort et les métaphores fleurissent… On dit : « Il s’est éteint ; il a cessé de vivre ; il n’est plus ; il a vécu. » Pourtant, de même qu’on parle quelquefois d’« un silence assourdissant », c’est ce dont on ne parle pas qui peut être le plus envahissant.
Pour l’écrivain Bernard BAUDOUIN, « nos sociétés occidentales sont malades par le fait qu’elles ont exorcisé la mort. En refoulant la mort, nous ne l’acceptons pas comme étant une réalité à part entière, indissociable de la vie, et produisons toutes les névroses liées au modernisme ».
Même le vieillissement, qui est l’antichambre de la mort, fait l’objet d’un traitement particulier. On n’accepte pas ou on accepte difficilement qu’il soit dans la nature des choses de décliner et la vieillesse est présentée comme un naufrage. Pourtant, si l’on y réfléchit bien, la vieillesse n’est-elle pas le temps que nous donne la vie pour apprendre à se séparer d’elle ? Jacques JALON, longtemps directeur de maison de retraite, considère que « vieillir est un processus naturel, une étape nécessaire dans la continuité de la vie, un processus dont il faut seulement chercher à comprendre la place. […] Si le vieillissement précède la mort, c’est qu’il en est biologiquement l’approche, mais aussi mentalement l’apprentissage ».
Dans nos sociétés « post-industrielles », le tabou de la mort semble toutefois s’atténuer après des années d’occultation collective. On commence à débattre publiquement de notions telles que les soins palliatifs, l’euthanasie, le suicide, la vieillesse, la crémation, l’accompagnement des endeuillés, …
Face à la mort, plusieurs