Faut-il interdire la spéculation ?

« La finance est entrée dans les circuits alimentaires, c'est complètement aberrant. » déclarait Le député EELV Paul Molac, ancien agriculteur le 12 février dernier pour le journal l’Express. L’Affaire Findus montre les problèmes que peuvent engendrer la spéculation dans le domaine de l’agriculture. En effet, plusieurs traders sont liés à cette affaire ; « un trader néerlandais a dégoté ce qu'il pensait être du boeuf dans un abattoir roumain pour le compte d'un trader chypriote, qui lui-même était mandaté par un fournisseur français, Spanghero ». Certains s’étonnent voir dénoncent, la possibilité de spéculer dans le domaine agricole. En effet, le circuit alimentaire et les autorités qui le régulent doivent être capables d’assurer l’hygiène et la confiance des consommateurs concernant les produits issus de ce circuit. Ainsi nous pouvons déjà nous demander s’il existe certains secteurs qui doivent être davantage protégés de la spéculation que d’autres ?

Il faut donc s’interroger sur ce que signifie le mot « spéculation ». La spéculation est un phénomène qui résulte de l’achat ou de la vente de titres, dans le seul but d’obtenir une plus-value. Elle peut donc aller à l’encontre de l’efficacité économique, puisqu’il ne s’agit pas de faire du profit par le financement de l’économie, mais par le jeu d’achat et de vente des actifs financiers. Le trading de haute fréquence et certaines OPA s’inscrivent dans cette logique par exemple.

La spéculation n’est pas un phénomène nouveau ; depuis longtemps déjà, dans le domaine agricole, des récoltes sont vendues avant même d’être effectuées. Ainsi, en continuant notre exemple du domaine agricole ; le producteur qui vend sa récolte s’entend aujourd’hui avec un acheteur sur un prix, mais cette récolte n’est pas encore disponible et ne sera payée que lorsqu’elle aura été effectuée. De nos jours, il en va de même pour bon nombre de titres sur les marchés financiers.

En effet, la