Faut-il libérer le désir ou se libérer du désir ?
Le désir, expérience humaine incontournable, n’est pas pour autant de fait, en ses manifestations, toujours une expérience privilégiée. Partant de ce constat, nous cherchons à préciser les termes d’une libération à son égard ? Nous acceptons la proposition selon laquelle, un humain est un être de désir, en conséquence, faisant partie de l’humanité, il ne nous est jamais possible d’être sans désir. Partant de cette proposition, soit « se libérer du désir » est absurde, soit cela signifie se dégager de quelque aliénation associé au vécu du désir. Ensuite de quoi nous définissons l’autre aspect de la question « libérer le désir » comme résultat de cette opération : se dégager du poids de cette aliénation permettrait d’envisager la libération du désir, en tant qu’accomplissement du désir. Autrement dit, nous désirons certes, nous éprouvons le désir, mais sommes-nous libres, c’est-à-dire capables de comprendre la vie du désir telle qu’elle se manifeste en nous ? Conjuguer désir et liberté est une affaire humaine et sans doute aussi une affaire de connaissance.
§1. Qu’est-ce que qu’un désir dont nous aurions à nous libérer ? Et dans ce cas nous libérer, ne serait-ce pas du même coup, en notre expérience désirante, libérer notre désir, et ainsi « libérer le désir » ?
Nous pouvons établir ici, la nécessité pour l’enfant, et pour l’individu, d’une rupture à l’égard de l’expérience de la toute puissance imaginaire du désir. Lorsque le désir est livré à l‘imagination ce n’est pas pour l’enfant une expérience aliénante, puisque l’enfant voit placé son rapport au réel sous la dépendance de ceux qui lui assurent ses conditions d’existence. La toute puissance infantile du désir liée à l’imagination, déploie les richesses de l’imaginaire. Le rapport au monde reste soumis au régime de la loi. L’enfant rompra avec la toute puissance imaginaire de son désir, il découvrira une réalité régit par d’autres lois que