Faut-il mieux se perdre dans le désir qu’avoir perdu tout désir

3271 mots 14 pages
« Faut-il mieux se perdre dans le désir qu’avoir perdu tout désir ? »

Introduction : « J’avais risqué ma vie et j’avais gagné. De nouveau, j’étais un homme. », s’écrie le héros du Joueur de Dostoïevski. Mais comment considérer le joueur ? Est-ce un homme volontaire, déterminé, prêt à tout sacrifier pour arriver à ses fins, ou le jouet de son désir ? Le joueur ne perd-il pas plus qu’il ne gagne à se livrer aveuglément au jeu, à commencer par lui-même ? Notre rapport au désir semble tout à la fois complexe et ambigu, puisqu’en son sein se joue notre rapport au bonheur. Si nous désirons tous, en effet, être heureux, le bonheur n’a pas pour nous de signification univoque. Le désir est-il le moteur nous menant sûrement au bonheur ? Devons-nous pour ce faire satisfaire nos désirs, leur lâcher la bride et nous laisser galvaniser par leur puissance déchaînée ? En satisfaisant aveuglément nos désirs, nous nous égarons, nous nous aliénons et récoltons souffrances et insatisfactions. Le bonheur ne saurait être à ce prix. Aussi, plutôt que de subir nos désirs, ne faut-il pas mieux chercher à s’en défaire puisque ceux-ci sont synonymes de troubles et ruinent la quiétude de l’âme ? Mais comment éradiquer nos désirs ? Comment faire taire en nous ce manque, ce mouvement qui nous porte vers une chose ou un être que nous imaginons ou savons être source de satisfaction ? Il semble impossible d’en finir avec le désir, puisque le seul fait de désirer ne plus désirer est encore un désir ! Et quand bien même, si nous pouvions perdre tout désir, ne plus rien désirer pour ne plus être affecté, le bonheur ne deviendrait-il pas ennui ? Nous nous trouvons alors face à un choix impossible où aucune des deux alternatives n’est tenable : le bonheur n’est ni dans l’abandon aux désirs, ni dans leur éradication totale. Il nous faudra donc déterminer tout d’abord, si notre condition humaine se résume à cette aporie tragique : l’aliénation dans la soumission aux désirs, ou l’ennui.

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