Faut-il oublier le passé pour se donner un avenir ?
I. Dans le passé, pas d’avenir
II. Sans conscience du passé, pas d’avenir
III. Autres conditions : avoir un futur est différent d’avoir un avenir
I. Dans le passé, pas d’avenir
Oublier = ignorer, ne pas tenir compte, laisser tomber…
1. Ne peut apparaître que le passé soit une contrainte pour faire le futur : on peut ici penser à la critique nietzschéenne.
Dans la seconde considération intempestive de l’excès de conscience historique qui a pour conséquences :
- le passéisme -> la « manie de l’antiquaille » -> incapacité à se tourner vers l’avenir, qui est disqualifié par avance
- l’esprit de vengeance -> on est incapable de voir le présent détaché du passé, on y rejoue le passé d’où répétition, piétinement, absence de progrès
- on avance dans le présent à la manière d’un « chien limier », on cherche des traces, incapable de saisir le neuf, d’envisager d’autres possibles.
2. Inutilité des leçons de l’histoire : chaque événement est une seule et unique fois, avec changement de contexte, d’acteurs, etc.Ne pas avoir la mémoire de son passé, c’est le subir, comme celui qui souffre d’un passécaché, non su.
Transition : Négliger le passé peut apparaître comme quelque chose de nécessaire, mais est-ce pour autant légitime et raisonnable de n’avoir aucune connaissance du passé ? Peut-on le nier ?
II. Sans conscience du passé, pas d’avenir
1. On peut bien sûr penser au devoir de mémoirecomme un hommage, une dette envers le passé qui permet de restituer ainsi une continuité dans le temps, une filiation, transmettre un héritage.Se libérer totalement du passé pourrait être prendre le risque de se perdre en perdant ses racines, ce qui nous constitue et permet ensuite de s’orienter.
2. La conscience du passé permet justement de s’en libérer, en faire le deuil : effet cathartique de la conscience historique. « La conscience du passé est constituée de l’existence historique » (R. Aron). D’où le drame de l’amnésique, qui a un passé ignoré mais qui