Faut il percevoir pour connaitre
La perception est un point commun à tous les êtres pensants. Un animal voit des formes et des couleurs, entend des sons, touche des objets froids ou chauds, sent des odeurs, goûte des saveurs. Cette connaissance élémentaire apparait comme juste et vraie à celui qui la ressent. Mais cependant l’Homme, contrairement à l’animal, ne s’arrête pas à ce ressenti, il l’analyse et l’ordonne, afin de connaître, de comprendre ce qui l’entoure. Perception vient en effet du latin percipere, prendre ensemble, récolter. Cela signifie sentir, au travers des sens. La connaissance, au contraire, ne semble pas s’en tenir à une impression. Connaitre, c’est savoir la vérité sur quelque chose, en comprendre le fonctionnement, la raison d’être, avoir une opinion vraie, et justifiée. Il apparait donc d’emblée que la perception ne peut, seule, remplir ces conditions et amener à la connaissance.
La perception est cependant nécessaire à l'expérimentation du monde. C’est elle qui la première renseigne l’individu sur ce qui l’entoure : sans l’intervention des sens, il ne peut y avoir de connaissance. Cela implique donc que sans perception, sans observation ou expérimentation, on ne pourrait avoir connaissance de quelque phénomène que ce soit ? Le problème est donc de déterminer si la perception est réellement incontournable pour toute connaissance, ou bien si elle n’est qu’une étape pour aboutir à une connaissance plus générale. Tout en supposant que percevoir n’est pas au contraire un risque d’être leurré par ses impressions et ses sens.
Nous verrons tout d’abord que la connaissance passe par la perception, l’utilisation de nos sens, et cette perception semble donc une étape évidente de la compréhension du monde qui nous entoure. Puis nous montrerons que cette approche, seule, n’est pas suffisante, et même potentiellement erronée. Enfin, nous étudierons l’intervention de la perception dans la démarche scientifique, démarche qui aujourd’hui semble