Faut-il réduire le nombre de fonctionnaires?
La France d'après guerre a été marquée par l'émergence d'un Etat providence à gestion désintéressée, au seul service de l'intérêt général. Ce développement humain et social a eu pour conséquence une forte augmentation de la dépense publique, au point que la situation des finances publiques n'a cessé de se dégrader au cours des trente dernières années. En effet, depuis 1973, aucun budget n'a été voté en équilibre.
Partant de ce constat, il est apparu nécessaire d'assainir les dépenses de l'Etat français.
La loi organique relative aux lois de finances de 2001, consacrant les idées managériales de l'Etat, a été le point de départ d'une nouvelle politique de maîtrise des dépenses publiques. Le service public cherche alors à réduire ses coûts de financements, sans dégrader la qualité du service rendu.
Lancée en juin 2007 en conseil des ministres sur décision du président de la république, la révision générale des politiques publiques (RGPP), met en cohérence et accélère ce mouvement de réduction des dépenses publiques.
Regroupements, fusions et suppressions des services étatiques sont alors programmés, afin de « dégraisser le mammouth », conformément aux souhaits de l'ancien ministre Claude Allègre.
Parmi ces mesures, la réduction du nombre de fonctionnaires, corollaire de cette révision, est présentée comme indispensable. Assurément, elle permettrait un gain économique considérable, représentant 5 à 12 milliards d'euros par an pour l'Etat.
Toutefois, si cette restriction s'avère nécessaire, elle n'en est pas pour autant suffisante.
La compression de l'Etat doit en outre s'accompagner d'une rationalisation des services à tous les niveaux, se traduisant notamment par une décomplexification des services étatiques, des transferts de compétences aux collectivités territoriales ou vers le secteur privé, voire même une nouvelle appréhension du service public dans