Faut-il sacrifier notre liberté au nom de la sécurité ?
« Big Brother is watching you ! »1 Dans son roman d’anticipation 1984 (publié en 1949), George Orwell dépeint un Londres ultra-totalitaire dans les années 1980. Caméras et micros omniprésents ainsi que police de la pensée font partie intégrante de la vie des personnages de ce roman. L’auteur soulève ainsi la question de la sécurité dans la société. En France, l’augmentation des chiffres de la délinquance a conduit les gouvernements récents à appliquer une politique sécuritaire, notamment par l’augmentation des caméras urbaines et par l’obsession du fichage quasi systématique de la population, et ce parfois au détriment de notre liberté. Le sécuritarisme est un terme péjoratif désignant la tendance à donner une importance excessive à la sécurité. Cette volonté de sécurité implique ainsi le sacrifice d’une part de notre liberté, qui nous est pourtant si chère. On peut se demander si notre sécurité vaut vraiment ce prix. Faut-il sacrifier notre liberté au nom de la sécurité ? Nous étudierons dans un premier temps les arguments en faveur de « l’ultra-sécurité », avant de concéder quelques points positifs à ces arguments. Nous finirons par une critique de la thèse qui favorise le sacrifice de la liberté.
La sécurité est en effet un élément essentiel au bon fonctionnement d’une société. Il est du devoir d’un Etat de garantir la sécurité de ses citoyens, et cela implique pour les citoyens certaines concessions. Elle peut par ailleurs servir d’argument politique. Elle était en effet un des piliers du programme de Nicolas Sarkozy pour sa campagne présidentielle de 2007, suite aux émeutes urbaines de 2005 et qui trouvent à leurs origines le décès de deux adolescents à Clichy-sous-Bois. La sécurité fait donc partie des préoccupations majeures des Français. La vidéosurveillance est de plus en plus présente dans nos vies, que ce soit dans le bus, le train, les magasins ou même dans la rue. Elle peut être utile pour lutter contre vols et agressions,