" Je vois le meilleur et je fais le pire" fait dire Ovide à Médée. N'est ce pas, a divers degrés, la situation dans laquelle nous pouvons nous trouver ? Dans une société ou les desirs sont exaltés, ou l'on répugne donner des limites a la satisfaction de ceux-ci pour ne pas entraver la consommation, nous nous retrouvons tiraillés entre deux entités bien distinctes : la raison et nos désirs. Cet ecartelement entre ce que la raison nous intime de faire, et ce que nos envies nous dictent nous entraine dans des voies contradictoires. Doit on privilégier une recherche incessante du plaisir, ou faut il renoncer entierment a eux pour enfin atteindre un etat de suffisance, de contentement ? Les différentes conceptions du désir, qui est designé en philosophie par un manque mais aussi par la tension qui nous pousse a combler ce manque, nous amènent a privilégier soit la raison, soit la réalisation de nos desirs. D'un coté, la quête incessante de la satisfaction peut appraitre vaine pour de multiples raisons. Tout d'abord, l'objet désiré perd son caractère desirable une fois obtenu. Mais aussi est surtout, le désir ne s'eteint que lorsque l'homme meurt, et domestiquer celui-ci permet de se maintenir dans notr objectif plutot que de céder a nos envies. Cependant, tenter de faire plier nos désirs a notre volonté, est ce réellement faisable et souhaitable ? Ne faut il pas au contraire tenter de libérer le désir, et aller de l'avant en utilisant celui-ci comme une force créative qui nous permettrait d'avancer ? La philosophie antique, dans sa période héllenistique, a donnée lieu a une morale du désir. Considérant que l'homme est un sujet a par entiere, un être actif, responsable de ses actions et non pas victime de ses désirs, celui-ci doit être en mesure de distinguer ce qui est bon pour lui et ce qui relève du superflu. Ainsi, Platon dans Le Gorgias explique que la seule chose éminemment désirable est la vérité, et que l'alliance qui unit corps et âme est la