Commencez par vous demander pourquoi on vous pose la question afin de déterminer le problème du sujet. La question commence d’abord par relever un élément non négligeable : il y a un pouvoir de l’image. Que faut-il entendre par là ? Vous pouvez ici partir d’un constat simple : l’image peut être un moyen aisé de convaincre et de persuader. Elle est souvent plus simple à saisir qu’un discours argumenté qui demande de réfléchir. Vous pouvez d’ailleurs également penser aux discours qui font appel à des images. Or, l’image n’est pas le concept. Elle est toujours particulière et imprécise. Ici, vous pouvez vous reporter aux analyses de Descartes dans les méditations métaphysiques lorsqu’il conduit la célèbre analyse du morceau de cire. Il montre ainsi que l’image ne permet pas de construire une connaissance. Mieux encore, là où l’image pourrait nous déduire, on découvre qu’elle est limitée. Je peux concevoir un polygone à 10 000 côtés mais je peux pas l’imaginer. D’un côté, l’image séduit, mais de l’autre elle est incapable de nous fournir une connaissance vraie. N’est-ce pas une première raison pour laquelle il faut se méfier de l’image et de ses pouvoirs ? Vous pouvez également penser à la critique de l’image chez Platon, en particulier au livre 7 de la république lorsque, dans l’allégorie de la caverne il nous décrit les prisonniers attachés au fond de la caverne et qui ne voient de des projections des ombres. Platon parle alors d’images et ces dernières sont prises par les prisonniers, pour la réalité. Pourtant, l’image ne peut-elle pas aussi avoir un rôle dans le cheminement de la pensée ? Il faudrait vous demander si toute image est nécessairement à rejeter. Communément, lorsqu’une personne ne comprend pas, on dit qu’on va lui faire un dessin. Le dessin ici, l’image, peut permettre de mieux saisir, même si l’image n’est pas le concept. Si on considère qu’on doit se méfier de l’image c’est parce qu’on la considère souvent trompeuse, mais l’est-elle nécessairement ?