Faut-il vivre dangereusement
PREMIERE PARTIE : Le refus du péril
1. L'attitude même du sens commun consiste dans une crainte panique du lendemain non assuré. Toujours la nécessité d'assurer son existence, celle de préserver ses vieux jours se manifesteront par l'acceptation du réel le plus médiocre, et par un refus énergique, radical, de toute modification susceptible d'entraîner la perte de cette médiocrité, car mieux vaut, sur ce point, tenir cette médiocrité que courir le risque d'avoir mieux : la recherche active d'un mieux apparaît à la conscience populaire comme une conséquence absurde de l'inconséquence humaine.
2. La "commonsense philosophy" des Anglais pourrait nous servir de point d'appui pour étayer cette théorie de la crainte devant l'incertitude de l'imprévu et du danger. Ou plutôt, non : il ne s'agit pas