Faut-il vivre dangereusement

1049 mots 5 pages
Gai Savoir « Il faut vivre dangereusement » {text:script} {text:script} {text:script} {text:script} {text:script} II faut, disait Nietzsche, vivre dangereusement. Ce n'est point là une éthique pour hommes pusillanimes et vains mais bien une morale de surhomme, de héros et de génie. L'imprévu a toujours fasciné les hommes forts, tout comme l'attrait d'une vie stable et rangée a pu paraître un idéal absolu à tous ceux que tente une petite vie étriquée, de fonctionnaires et de « ronds-de-cuir ». Aussi peut-il paraître utile d'opposer les deux formes de l'existence : celle qui consiste à se jeter dans l'aventure, et celle qui nous force à résister, à tirer en arrière, à nous appesantir sur le poids mort d'un passé éternisé. L'être se trouve ainsi écartelé entre l'exigence du futur contingent et celle de l'éternel. S'immortaliser dans une durée toute vide ou s'élancer vers un futur aventureux, voilà donc l'alternative de l'homme d'action. « Nous vivons en avant, disait {draw:frame} Kierkegaard, mais nous comprenons en arrière ! » Dans ce dilemme vital, il nous faudra choisir sans recours en grâce : du présent ou du passé, l'un doit triompher nécessairement sur l'autre.

PREMIERE PARTIE : Le refus du péril

1. L'attitude même du sens commun consiste dans une crainte panique du lendemain non assuré. Toujours la nécessité d'assurer son existence, celle de préserver ses vieux jours se manifesteront par l'acceptation du réel le plus médiocre, et par un refus énergique, radical, de toute modification susceptible d'entraîner la perte de cette médiocrité, car mieux vaut, sur ce point, tenir cette médiocrité que courir le risque d'avoir mieux : la recherche active d'un mieux apparaît à la conscience populaire comme une conséquence absurde de l'inconséquence humaine.
2. La "commonsense philosophy" des Anglais pourrait nous servir de point d'appui pour étayer cette théorie de la crainte devant l'incertitude de l'imprévu et du danger. Ou plutôt, non : il ne s'agit pas

en relation