Faut-il vraiment augmenter les frais de scolarité? québec
Faut-il vraiment augmenter les frais de scolarité ?
Huit arguments trompeurs sur la hausse
Institut de recherche et d’informations socio-économiques
Eric Martin et Simon Tremblay-Pepin, chercheurs à l’IRIS
L’éducation, pour quoi Faire ?
Selon ce qu’on entend tous les jours, les universités du Québec seraient cruellement sous-financées, ce qui les empêcherait d’offrir une éducation de qualité et de participer activement à l’économie québécoise. Pas d’autre choix, dit-on, que de hausser les frais de scolarité. De toute façon, un·e universitaire gagnera un plus haut salaire à la fin de ses études : en s’endettant, il ou elle fait donc un investissement rentable dans son capital humain. Voilà ce que l’on entend. Qu’en est-il vraiment ? La plupart des « débats » qui ont cours sont des débats de chiffres : combien faut-il réinvestir dans l’éducation, qui paiera la facture ? Pourtant, une question fondamentale est rarement posée : à quoi sert l’éducation ? Pour certain·e·s, l’éducation doit devenir un centre d’entreprenariat intellectuel, qui produit des employé·e·s et des brevets commercialisables. Cela suppose un changement radical de la mission des universités, originellement centrée sur la transmission du patrimoine culturel, intellectuel et scientifique de l’humanité et la formation du jugement critique. Au-delà des questions financières, c’est cette reconversion de l’éducation qui devrait d’abord faire l’objet d’un débat de société. Avant de mettre les rênes du système d’éducation dans les mains des gens d’affaires, avant d’accepter les arguments qui veulent que la hausse des droits soit inévitable et que la gratuité scolaire soit une utopie passéiste, n’y a-t-il pas lieu de prendre un temps d’arrêt pour réfléchir et poser des questions sur ce qui est en train d’arriver aux étudiant·e·s et à l’éducation au Québec ? Quoi qu’on en pense à prime abord, cela vaut la peine de s’y arrêter, vu l’importance de l’enjeu. Ce qui est souvent présenté comme un