Faut il être sceptique pour être tolérant
Faut-il être sceptique pour être tolérant ?
1) Le sujet met en jeu la question de la valeur. Le “faut-il” invite à chercher la condition de possibilité de la tolérance, laquelle concerne le champ de la vérité et celui de la morale (théorie et pratique). La tolérance renvoie à la norme du vrai et du bien.
2) Ce n’est pas un sujet sur le scepticisme, mais sur la tolérance. La question invite à chercher le sens authentique de la tolérance, en en examinant les conditions de possibilité. Le domaine de pertinence de la question est double: il s’agit autant des discours et des affirmations sur la réalité, que des conduites humaines. La tolérance étant une attitude de l’esprit face aux affirmations et aux conduites, elle suppose une considération implicite de leur valeur, qui porte à les accepter. Il y a donc une norme de la valeur, tacitement admise, dans l’attitude de tolérance: l’examen des actes ou des paroles est conduit selon un principe d’appréciation qui conduit à les justifier. C’est donc la règle normative de “justesse”, symétriquement la norme du VRAI pour les discours, et la norme du BIEN pour les conduites, que la question met en jeu (et qui fait l’objet véritable de la dissertation). Il s’agit de se demander quelle idée générale de la vérité et quelle idée générale du bien la tolérance suppose en même temps qu’elle la met à jour. Et plus particulièrement encore, quel statut de la vérité, quel statut du bien, est implicitement admis par l’esprit de tolérance? Ceci fournit l’enjeu de la question, délimite ce qui doit apparaître progressivement dans tout le développement de la dissertation, sans quoi elle est hors-sujet.
3) Compte tenu de cet enjeu, un angle d’approche particulier est proposé pour y réfléchir: l’idée de scepticisme fournit un auxiliaire précieux à cette recherche, qui lui donne déjà son cadre, son orientation. En effet une réponse est d’ores et déjà donnée dans l’énoncé lui-même, qui présente, sous forme