Faut il
Faut-il parfois désobéir aux lois ? 1. Caractère universellement contraignant de la loi 2. Désobéissance en fonction des circonstances 3. Désobéissance au nom d'autres valeurs
Résumé de l'exposé
La véritable liberté, affirme Rousseau, est l'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite. De ce point de vue, il semble bien que je ne sois libre que si j'obéis à cette loi. Mais ne peut-on rencontrer des situations dans lesquelles ma liberté m'appelle au contraire à la désobéissance, et m'en fasse même un devoir ? Car si, en principe, mon devoir, tant moral que civil, m'oblige à respecter la loi, ce peut être au nom d'un devoir plus haut que celui que prétend m'imposer une loi que je choisis librement de lui désobéir.
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[...] Dans les deux domaines, la loi est par définition universelle : tout individu raisonnable a pour obligation de la respecter et de lui obéir. Ainsi, mon devoir m'ordonne de respecter la personne de mon voisin, parce que l'attitude contraire serait immorale dès lors, selon l'interprétation kantienne, qu'elle ne serait pas universalisable : j'entendrais ne pas le respecter, mais j'attendrais par contre qu'il continue à me respecter. Ainsi je prétendrais instaurer une non-réciprocité, ou une inégalité entre nous. De même, la loi politique ou juridique impose à tous la même conduite : si je prétends y échapper, je m'accorde une supériorité sur les autres, synonyme à nouveau d'inégalité (sociale cette fois) que rien ne peut en droit justifier. [...]
[...] C'est dans ce cas parce qu'il respecte la personne qu'il transgresse la loi ordinaire. De tels cas sont exceptionnels, et ne vont d'ailleurs pas sans poser des problèmes de conscience à tout individu qui les vit. Rousseau signalait à ce propos que l'on doit opérer une distinction entre le citoyen ordinaire et ce qu'il est en tant que défenseur de l'État : le soldat n'est qu'un « rôle » temporaire, et c'est bien