Federalisme et decentralisation
Avec la réforme du 28 mars 2003, ou Acte II de la décentralisation, qui a doté la France d’une « organisation décentralisée » (article 1 de la Constitution), les collectivités territoriales ont pu acquérir une plus grande autonomie administrative. Il leur a notamment été reconnu un pouvoir réglementaire (article 72 al 3 de la Constitution), ainsi qu’un droit à l’expérimentation, c'est-à-dire une possibilité de déroger à titre expérimental et pour une durée limitée aux lois et règlements en vigueur qui régissent l’exercice de leurs compétences. De plus, la réforme de 2003 leur a accordé une plus grande autonomie financière, et a contribué au développement de la démocratie locale directe.
Certains auteurs se sont posé la question de savoir si la France ne s’orientait pas de plus en plus vers un Etat de type fédéral ; le débat est d’autant plus vif que les définitions de « décentralisation » et de « fédéralisme » semblent très proches. En effet, la décentralisation (territoriale ou par services) est un système de libre administration dans un Etat unitaire, au profit de collectivités territoriales qui disposent de la personnalité juridique et de la personnalité morale de droit public, et qui bénéficient d’une certaine autonomie et de compétences normatives et règlementaires. Cette forme d’Etat suppose également l’élection des autorités locales. Le fédéralisme quant à lui est un système de libre gouvernement dans un Etat fédéral, au profit d’entités fédérées qui bénéficient d’une grande autonomie et de compétences normatives. Il peut s’agir d’un fédéralisme par association d’Etats, ou par dissociation : dans tous les cas, ce système est régi par les principes d’autonomie et de participation. Ce mode d’organisation politique en vigueur aux Etats-Unis est considéré comme une menace pour l’unité par l’Europe, et par la France, qui dans l’article 1er de sa Constitution proclame qu’ « [elle] est une République indivisible ». De