L’idée selon laquelle, parce que les femmes donnent la vie, elles sont “naturellement” plus aptes à s’occuper de leur foyer persiste de manière consciente ou inconsciente dans notre société. La famille demeure l’espace réservé des femmes et la division sexuelle du travail cantonne encore les femmes dans les tâches domestiques. Si on entend par travail domestique « l’ensemble des travaux qui concourent à l’entretien et au bien-être des membres du ménage », l’INSEE constate que les femmes réalisent les 2/3 de ces tâches. En effet, un homme travaillant à plein temps passe en moyenne 10 heures par semaine au travail domestique, une femme dans une même situation plus de 30 heures. Les hommes passent 5 fois plus de temps que les femmes à l’entretien du véhicule, au bricolage, au jardinage et à la sortie du chien. Par contre, les femmes passent 5 fois plus de temps à la cuisine, à la vaisselle, 3 fois plus de temps aux courses, au repassage, à la lessive et à l’éducation des enfants. Aujourd’hui, les femmes “modernes” qui travaillent sont donc toujours responsables de la charge domestique et cumulent une double journée de travail voire une triple : leur travail, les tâches domestiques et l’éducation des enfants.
On voit bien que ces divisions des tâches reflètent une vision stéréotypée du rôle des femmes et des hommes. Pour les hommes, il s’agit de la maîtrise d’instruments techniques, de tâches nécessitant une force physique, plus ponctuelles ou centrées sur l’extérieur de l’espace privé. Pour les femmes, cela correspond plutôt à la maîtrise de savoir-faire plus traditionnels, de travaux plus répétitifs centrés sur l’intérieur du ménage.
Le travail domestique fournit par les femmes n’est pas considéré comme un travail puisqu’il est réalisé gratuitement. Il est donc socialement sous valorisé. En outre, la place qu’occupent les femmes dans la sphère productive est idéologiquement expliquée par la place qu’elles occupent dans la sphère reproductive, c’est-à-dire