Ferme des animaux
Ce qu’il y a de remarquable, dans cette fable animalière, c’est qu’elle parvient à décrire, en peu de pages, la genèse du communisme soviétique et les inévitables dérives du communisme. La ferme des animaux se situe dans, l’étude du phénomène totalitaire, avant 1984. Elle est une analyse du processus révolutionnaire et de l’impossibilité de la pensée de gauche à s’incarner dans les faits.
La ferme des animaux a pour cadre une exploitation agricole anglaise, dans laquelle les animaux ont la faculté de parler. Parmi ces animaux, le groupe des cochons se distingue par l’intelligence.
L’un des cochons, surnommé Sage l’Ancien (mélange de Marx et de Lénine), est l’idéologue de service. Le discours de Sage l’Ancien fleure bon le socialisme de tous les temps. Il excite le ressentiment, dans le présent, et promet une vie meilleure dans le futur : « Quelle est donc, camarades, la nature de notre existence ? Regardons les choses en face : nous avons une vie de labeur, une vie de misère, une vie trop brève. Une fois au monde, il nous est donné de quoi survivre et ceux qui ont la force voulue sont astreints au travail jusqu’à ce qu’ils rendent l’âme […] Camarades, est-ce que ce n’est pas clair comme l’eau de roche ? Tous les maux de notre vie sont dus à l’homme, notre tyran. Débarrassons-nous de l’homme et nôtre sera le produit de notre travail. C’est presque du jour au lendemain que nous pourrions devenir libres et riches. » Cette analyse, que l’on pourrait aujourd’hui entendre dans la bouche du premier alter-mondialiste venu, se double d’une vision totalement erronée de la nature des êtres. Orwell nous le révèle