Fguy
Anya et Anton, Marie et Steph forment des couples analogues en de nombreux points.
Au delà des nombreuses ruptures qui jonchent leur existence, chacun d’entre eux éprouve un amour absolu pour l’autre, comme se le remémore Marie : « Alors ils se quittaient, violemment. À peine séparés, ils ne pensaient plus qu’à se retrouver. » l.15/16 chap. 11, ou Anton : « Il l’appelle souvent "mon amour", cela lui donne des ailes » l.42 chap. 18. Il en découle parfois un désir d’indépendance, mais « l’angoisse les étreignait dès qu’ils croyaient vraiment se perdre », l. 32/33 chap. 19.
D’autre part, ils sont les uns comme les autres solidaires en ces périodes troublées, d’où l’intervention de Steph dans l’autocar lorsque extirpant une petite fille de la foule, il aide sa mère lourdement chargée ( chap. 42). Anya et Anton soutiennent également Marie tout au long de son agonie et demeurent auprès d’elle jusqu’à la "fin".
Ces ressemblances sont elles-mêmes établies par les personnages, puisque l’héroïne aurait aimé ressembler, plus tard, au couple d’Anya et d’Anton et que le vieil homme perçoit en Marie l’esprit tenace de sa femme: « Anton imagine Anya à cette même place. » l.22 chap. 19.
Ainsi, ces deux couples n’en sont finalement qu’un seul et représentent deux versions possibles d’une histoire d’amour. La première, éphémère, sombre déjà dans le néant ; l’autre, affermie par les années, se déploie dans le temps.
Steph et Gorgio diffèrent l’un de l’autre par leurs caractères et leurs convictions.
Tandis que le franc-tireur, pour lequel la guerre fut « une aubaine », est de caractère belliqueux, Steph est de nature pacifiste, « hostile à ce conflit » (l. 21 chap. 42) puisqu’il le sépare de Marie. En conséquence, l’idée de porter une arme lui répugne : « Jamais je ne me servirai d’une arme. Jamais je ne tuerai ! » martèle-t-il au chapitre 42. À l’inverse, Gorgio arbore sa mitraillette avec fierté ;