Fiche ancien français
Dictionnaire historique de la langue française Nom féminin * Grace est un emprunt (v1050), précédé par la forme latine gratia (2ème moitié Xème siècle) au latin classique gratia « reconnaissance » (abstrait), « acte par lequel on s’acquiert de la reconnaissance », d’où « service rendu » ; le mot est fréquent dans la langue politique , pour « faveur, crédit, influence » puis « agrément, beauté, grâce », le latin chrétien ayant développé la valeur religieuse « faveur divine »
Gratia vient de l’adjectif latin gratus «accueilli avec faveur », « reconnaissant » => gratifier, gré * Grace, à partir du XIIème développe trois sens principaux conservés du latin : « reconnaissance », « ce qu’on accorde à qqn » et « agrément ». Grace signifie d’abord (v1050, par la Deu grace) « faveur de Dieu », « aide de Dieu qui rend l’homme capable de parvenir au salut », d’où plus tard les locutions an de grace (v1360), état de grace (1456), à la grace de Dieu (attesté anormalement tard 1872), Etat de grace a été repris en politique pour « situation où le pouvoir bénéficie d’une opinion favorable ».
Le mot dans le domaine profane a pris le sens latin de « faveur », spécialement de « pardon, remise d’une peine » (v1174-1176) et « disposition à faire es faveurs » (XIIIème). A partir de ce sens sont construites une série de locutions : * Rentrer en grâce (1538) * Faire grâce à qqn de qqch (1588, au propre et au figuré) * De grâce (1636), d’abord « par bonté » * Faire à qqn la grâce de « le plaisir » (1636) * Trouver grâce « plaire » (1654) * Bonnes grâces (1657) * Coup de grâce « qui termine les souffrances » (1690 ; 1758 au figuré)
Grace s’emploie aussi pour « remerciement » (1135), spécialement dans la locution action de grace « témoignage de reconnaissance rendu à Dieu », d’où (fin XIIIème) par extension les graces « prière de remerciement après le repas ». De là viennent par ellipse grâce (en soit rendue) à