Fiche Bac français : Charles Baudelaire, "Spleen"
Lecture analytique 22
Charles Baudelaire, « Spleen »,
Les Fleurs du Mal, 1857
Introduction
- La poésie de Charles Baudelaire est marquée par deux thèmes opposés : le spleen qui désigne sa mélancolie, son mal de vivre et l’Idéal, c’est-à-dire ce à quoi il aspire et qui lui permet d’échapper au spleen.
- En 1857, lorsqu’il publie son recueil en vers, les Fleurs du mal, il propose plusieurs sections dans l’œuvre. La première et plus importante se nomme « spleen et idéal ».
- Le sonnet en alexandrins « la cloche fêlée » est le poème 74. Il précède 4 poèmes intitulés « spleen ».
Exemple : Charles Baudelaire, à la charnière entre le romantisme et le symbolisme, publie en 1857
Les Fleurs du Mal, recueil qui met en lumière l’angoisse existentielle du poète tiraillé entre les moments d’espoir et d’inspiration caractérisés par ce qu’il nomme l’idéal, et les périodes de désespoir et de stérilité créatrice. […] Ce poème illustre les diverses formes du malaise de vivre.
Dans ce poème, écrit à la première personne, Charles Baudelaire fait un bilan désespérant de son existence. J’ai plus de souvenirs que si j’avais mille ans.
Un gros meuble à tiroirs encombré de bilans,
De vers, de billets doux, de procès, de romances,
Avec de lourds cheveux roulés dans des quittances,
Cache moins de secrets que mon triste cerveau.
C’est une pyramide, un immense caveau,
Qui contient plus de morts que la fosse commune.
-Je suis un cimetière abhorré de la lune,
Où comme des remords se traînent de longs vers
Qui s’acharnent sur mes morts les plus chers.
Je suis un vieux boudoir plein de roses fanées,
Où gît tout un fouillis de modes surannées,
Où les pastels plaintifs et les pâles Boucher,
Seuls, respirent l’odeur d’un flacon débouché.
Rien n’égale en longueur les boiteuses journées,
Quand sous les lourds flocons des neigeuses années
L’ennui, fruit de la morne incuriosité,
Prend les proportions de l’immortalité.
-Désormais tu n’es plus, ô matière vivante !
Qu’un granit