Fiche biographique raymond queneau
Classé parmi les auteurs modernes, Queneau n'en reste pas moins un écrivain insaisissable. Ayant traversé le surréalisme, la littérature engagée et le Nouveau Roman sans jamais s'être plié à une seule de ces modes, il a imposé un style original qui allie fantaisie malicieuse et poésie. Après avoir obtenu son bac, il quitte sa ville natale du Havre pour entreprendre une licence de philosophie à Paris où, très vite, il est initié à la poésie par le groupe surréaliste auquel il se joint en 1924. Mais loin de retenir une quelconque influence de cette expérience de cinq ans, il en tire la conviction que ce n'est pas dans cette voie qu'il juge artificielle qu'il convient de chercher; on retrouve cependant chez lui le goût des Surréalistes pour l'inventivité verbale et les jeux de mots.
En 1933, la parution de son premier roman, « le Chiendent », marque l'entrée en littérature de Queneau. Dès lors, la vie de l'homme s'efface derrière l'œuvre, diversifiée et parfois énigmatique, mais toujours marquée par la fascination pour le langage et ses mystères. Le succès de « Zazie dans le métro », mêle avec vivacité la caricature, les trouvailles phonétiques et la satire malicieuse. La curiosité de Queneau s'étend à tous les domaines, notamment aux mathématiques. C'est d'ailleurs avec un mathématicien, son ami François Le Lionnais, qu'il fonde l'Ouvroir de Littérature Potentielle en 1960, ce groupe se propose de créer de nouvelles structures poétiques et romanesques. Mais plus qu'un simple club littéraire, l'Oulipo veut dépasser la conception traditionnelle de la littérature pour lui reconnaître une vocation à créer de nouveaux langages. À l'instar des mathématiques, la langue est à chaque instant pour Queneau un objet d'expérience, un champ d'application, un territoire illimité d'exploration.
En 1954, lorsque son ami Gaston Gallimard lui propose de diriger « la Nouvelle Encyclopédie de La Pléiade », il relève le défi. Peu à