Bernard Lavallé, L’Amérique espagnole de Colomb à Bolivar (Édition Belin 1993) Chapitre 1 : La découverte de l’Amérique Les débuts de l’expansion européenne Les premières tentatives Les premiers à avoir tenté l’aventure dans l’Atlantique Nord sont les Scandinaves établis en Islande dès 874, puis au Groenland à la fin du siècle suivant. Le souvenir de ces voyages est conservé dans les « saga » (_récits légendaires de Scandinavie_). Les spécialistes pensent également que les pêcheurs portugais, basques ou bretons ont pu, au cours du Moyen-âge, arriver jusqu’aux terres continentales du Nord-est. La première expansion consciente organisée par les Européens se situe au moment des Croisades, dont le motif fut la libération des Lieux saints occupés par les musulmans. Elle permit d’y fonder les royaumes francs jusqu’à la fin du 13ème siècle (1291). Aussi, les républiques italiennes de Venise et de Gênes établirent leurs colonies en Méditerranée et sur le pourtour de la mer Noire drainant les produits du Moyen Orient et de l’Asie vers l’Europe de l’Ouest. Les marchands et les missionnaires franciscains venus d’Italie parvinrent jusqu’en Extrême-Orient. Les nouvelles techniques Ces contacts avec l’Extrême-Orient s’étaient effectués par terre, en suivant les routes séculaires des caravanes. Sur le pourtour de la Méditerranée et sur les cotes atlantiques, les techniques de navigation étaient celles du cabotage et de voiles triangulaires. A partir du 13ème siècle apparurent plusieurs innovations décisives pour l’avenir : L’aiguille aimantée, venue de Chine et devenant la boussole dont la combinaison avec la rose des vents permit de dessiner des cartes La technique de la cartographie marine évolua sous l’influence des écoles génoise puis catalane jusqu’au 15ème siècle. Les cartes furent plus précises. Cette époque est celle de la redécouverte de l’œuvre de Ptolémée (_représente un stade intermédiaire entre la Mappemonde