Fiche de lecture: jacques donzelot: l'invention du social
« Du social, il est le plus souvent question comme de ce qui divise dans la démocratie […] Mais tous les parties s’accordent pour faire du social l’objectif déclaré de leur politique »
Jacques Donzelot tente d’expliquer, à travers notre histoire, de la Révolution à nos jours, la place majeure qu’a pris le social dans notre démocratie, et comment s’est mis en place l’Etat-Providence, aujourd’hui remis en cause.
Afin de permettre de saisir l’argumentation de l’auteur, celle-ci se situant dans une perspective historique, j’ai choisi de suivre son déroulement en quatre parties : la question sociale, l’invention de la solidarité, la promotion du social et la mobilisation de la société.
1. La question sociale
Dans ce premier chapitre, l’auteur présente la situation de la France aux lendemain de 1848, après la proclamation du suffrage universel direct , et l’apparition de la question sociale : « La question sociale apparaît avec l’inauguration de la République, lorsque l’application du suffrage universel fait ressortir le contraste entre l’égale souveraineté politique de tous et la tragique infériorité de la condition civile de certains […] »
Après les batailles pour obtenir la souveraineté et l’imaginaire harmonieux qui s’y rattachait, la situation économique d’une partie de la population lui laisse un goût amer. Afin de concrétiser les espoirs liés à la République, il est promulgué des droits (nouveaux instruments de l’Etat), tel que le droit au travail, qui se révèlent par la suite difficile appliquer.
Ainsi, s’installe un « vide social » et un écart entre le peuple, avec des attentes importantes, et l’Assemblée.
L’Etat est tiraillé entre les attentes opposés des libéraux (prônant « une société libre de toute empreinte étatique » ) et des socialistes (réclamant une « société volontaire, mais intégralement étatisé »). C’est le conflit entre le désir de liberté et celui d’égalité, tous deux attendus avec la mise en place de la République.