Fiche de lecture - les mondes de l'art - howard becker
« Cela revenait forcément à envisager l’art comme un travail peu différent des autres, et ceux que l’on appelle artistes comme des travailleurs peu différents des autres, singulièrement peu différents de ces autres travailleurs qui participent à la réalisation des œuvres d’art. » Howard Becker, préface de Les mondes de l’art Usant les bancs de l’Université de Chicago pendant les années 50, Howard Becker a ainsi pu suivre les enseignements des professeurs du département de sociologie qu’on appelle l’École de Chicago, dont il deviendra par la suite un des plus célèbres représentants. S’intéressant tout d’abord à la déviance (avec Outsiders notamment) ou encore au système éducatif, son passé de pianiste de jazz le pousse à s’intéresser au monde de l’art, pour lui, au Mondes de l’art. Effectivement, prenant à contre-pied un vision quelque peu romantique de l’artiste seul auteur de son œuvre, Becker s’applique à démontrer les relations de collectivité qui entrent en jeu à chaque production d’œuvre d’art. Et cette coopération qui se retrouve à tous les niveaux, que ce soit les ressources utilisées, la technique, la légitimation ou encore le plaisir reçu, influence considérablement la production artistique qui en découle. Tous ces acteurs forment un monde de l’art au sein duquel certaines conventions sont partagées afin d’assurer son bon fonctionnement. Avant de s’intéresser plus directement à la construction du texte il convient tout d’abord d’évaluer les options méthodologiques prisent par l’auteur. Faisant partie de l’École de Chicago, Becker est un défenseur de l’interactionnisme symbolique. Cette approche implique, selon Herbert Blumer, plusieurs points : « nous agissons à l’égard de choses en fonction du sens que les choses ont pour eux ; ce sens est dérivé ou provient des interactions de chacun avec autrui ; c’est dans un processus d’interprétation mis en œuvre par