HASSINE Jonathan Séminaire Master 2 – Pr. Olivier Forcade

Fiche de lecture

NOTIN, Jean-Christophe, La guerre de l’ombre des Français en Afghanistan (1979-2011), Fayard, Paris, 2011

L’invasion soviétique de l’Afghanistan en 1979 marqua le retour du « Grand Jeu » en territoire afghan, partie héritée du XIXe siècle qui allait se jouer, non plus entre l’ours russe et le lion de la couronne d’Angleterre, mais essentiellement entre l’URSS et les États-Unis. Le 11 septembre 2001, soit près de dix ans après la fin de la Guerre froide, le sort de cette ancienne zone tampon entre les prétentions impériales russe et britannique connut un nouveau soubresaut majeur. Le président américain, George W. Bush, fraîchement élu, déclarait la guerre au terrorisme international en réponse aux attentats perpétrés sur le sol américain ce jour-là. Qualifié de « base d'opérations terroristes1 » par celui-ci, l’Afghanistan apparaît dès lors en première ligne dans cette nouvelle « croisade2 » à laquelle se joignent les puissances alliées des États-Unis. La France en fait évidemment partie. Depuis plus d’une décennie, l’OTAN s’emploie donc à éradiquer le principal foyer de l’islamisme radical (usulî) importé de la péninsule arabique, lequel a vu s’y agréger progressivement l’ancien régime taleb3. En dépit des efforts conjoints des pays de l’OTAN sous l’égide de Washington, les Taliban n’ont pu être défaits. Épuisé après ces années de conflit sans issue, chaque État engagé cherche ainsi à se soulager de ce fardeau politique, économique, et militaire. Et ceci sans trop perdre la face, que ce soient aux yeux des Taliban et du reste de la population locale mais surtout de l’opinion publique et des alliés eux-mêmes dont au premier chef, les États-Unis. L’État français ne fait pas figure d’exception. Considérant le coût important de telles opérations et les pertes humaines croissantes qui y sont liées, le nouveau président français, François Hollande, s’est affairé en définitive à