La question de l’immigration serait elle devenue trop sensible en France pour etre sérieusement débattue ?
L’auteur propose une étude très complète, ayant des multitudes de sources. Le livre est utile pour s’informer sur le thème des flux migratoires et les enjeux qui s’y cachent. Dans cette ouvrage l’auteur a pour objectif de présenter les informations et des analyses qui n’ont généralement pas eu d’écho, ou très peu, dans le grand public et d’en remettre en questions d’autres. L’auteur commence son propos en rappelant combien cette question est minée par le poids de l’idéologie. En effet, il est aujourd’hui extrêmement difficile de pouvoir faire des recherches sur le phénomène migratoire. Quiconque tient un discours critique sur les politiques migratoires, telles qu’elles ont été mises en place depuis vingt ans, risque d’être mit dans la peau de quelqu’un de raciste, de xénophobe et de faire partie du Front National. On peut voir que la vigilance antiraciste a empêché toute étude statistique sérieuse sur le sujet. De fait, les connaissances en la matière sont peu nombreuses, tant sur l’ampleur des flux que sur la qualité des migrants.
LES STATISTIQUE :DES OUTILS DE MESURE INADAPTES ET IMPRECIS
Dans le premier chapitre, Michèle Tribalat confirme son propos en disant que la France est mal dotée en outils de mesure des flux migratoires, contrairement à la plupart de ses voisins européens, elle ne dispose pas de registres de populations qui lui permettrait de compter tous les flux migratoires. Les voisins europeens de la France disposent eux de registres de populations permettant de comptabiliser les entrées et les sorties. Les chercheurs ont du se contenter pendant plusieurs années de données vagues, partielles, et imprécises.
Les choses tendent toutefois à s’améliorer et les travaux menés depuis les années 2000 ont permis de produire des chiffres plus sérieux, notamment grâce à la centralisation des demandes de titre de séjour, visas, etc. Il faudra attendre