Fiche de lecture
L'Étranger de Camus est publié en 1942 à une époque où il semble impensable de se soustraire à l'Histoire. Pourtant, ce court roman évoque la seule condition qui est faite à l'homme à travers un récit limpide illustrant cette phrase : « L’absurde naît de cette confrontation entre l’appel humain et le silence déraisonnable du monde. » (Albert Camus, Le Mythe de Sisyphe).
Table des matières :
-Introduction
-La vacuité de la condition humaine
-La chronologie dans le roman
-Résumé (1ére et 2éme partie)
-Complément
Introduction
L’Étranger, publié, en 1942 retrace, comme le Procès [1] (1925) de Franz Kafka – qui l’a vraisemblablement inspiré -, l’histoire d’un homme qui se retrouve jugé et condamné par la société. Le personnage principal n’est autre qu’un « homme ordinaire » (comme le chanterait Robert Charlebois) montré à travers ses sensations physiques plutôt que mû par ses sentiments ou ses idées. Le récit est, par ailleurs, rédigé au passé composé et pratique le mélange des tons ; on y trouve, malgré la gravité du propos, un humour, certes sous-jacent, mais toujours présent. A travers le roman se déploie une triple intention chez l’auteur : proposer le portrait d’un personnage dont le nom « l’Etranger » insiste sur son côté énigmatique, et dont les événements qui le concernent mettent en exergue une vie sentie comme une sorte de passe-temps à la recherche des plaisirs naturels instinctifs ; et, en contrepoint, dresser le tableau foncièrement pessimiste de la condition humaine.
La vacuité de la condition humaine
Le roman dépeint l’insignifiance de la condition humaine, ainsi que le révèle la longue description du dimanche – qui occupe un chapitre entier du roman ! - tel qu’il est vécu par Meursault à travers sa réflexion en forme de conclusion à la fin de la journée : « J’ai pensé que c’était toujours un