Fiche de révision "el desdichado" gérard de nerval
Je suis le Ténébreux, - le Veuf, - l'Inconsolé,
Le Prince d'Aquitaine à la Tour abolie :
Ma seule Étoile est morte, - et mon luth constellé
Porte le Soleil noir de la Mélancolie.
Dans la nuit du Tombeau, Toi qui m'as consolé,
Rends-moi le Pausilippe et la mer d'Italie,
La fleur qui plaisait tant à mon coeur désolé,
Et la treille où le Pampre à la Rose s'allie.
Suis-je Amour ou Phoebus ?... Lusignan ou Biron ?
Mon front est rouge encor du baiser de la Reine ;
J'ai rêvé dans la Grotte où nage la Sirène...
Et j'ai deux fois vainqueur traversé l'Achéron :
Modulant tour à tour sur la lyre d'Orphée
Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée.
Gérard de Nerval, Odelettes (1853)
Intro: Gérard De Nerval a composé ce sonnet en 1853, au lendemain d'une nouvelle période de troubles mentaux. Il vit désormais sous la menace constante d'une rechute et tente de se ressaisir en se reportant par le souvenir. Mais il n'a guère d'espoir et prend conscience de la fatalité redoutable pesant sur lui. Le destin tel est le premier titre qu'il a donné à ses vers mais il s'arrête finalement à un autre titre plus concret, plus concret, plus poignant : El desdichado ( le déshérité). Dan tout le poème il fait référence à des scènes de "Sylvie".
Premier quatrain : Dès le premier vers , trois termes évoquent la détresse du poète. Gérard est l'homme condamné à vivre dans les ténébres, l'homme privé de toute compagnie car il a été privé de sa bien aimé Jenny et l'homme qui malgrès des tentatives de diversion, garde des douleurs profondes et éternelles. Le deuxième vers , quant à lui, se prononce d'une seule haleine et semble signifier que le bonheur du poète a été aboli depuis que Jenny a quitté la terre.
Le troisième vers fait une allusion cette fois beaucoup plus explicite, l'étoile morte est Jenny la seule femme qui a pour lui vraiment compté , la seule femme qu'il a vraiment aimé. Le luth est le bouclier du desdichado et ses