Fiche de synthe se Le Romantisme
1. Sens de l'appellation
Dans la langue commune, romantique caractérise une situation, une attitude, un style, un caractère qui privilégient le sentiment, l'imagination, voire une certaine mystique, plutôt que la raison. En ce sens, romantisme s'oppose généralement à réalisme et n'est lié à aucune époque particulière.
Emprunté à l'anglais au XVlle siècle, puis lancé par Rousseau dans ses Rêveries, le mot évoque d'abord, comme romanesque, certains traits des romans de l'époque : invraisemblance, sentimentalisme, nostalgie, fantaisie, mystère, etc.
Historiquement, Romantisme désigne un courant artistique et littéraire européen du XIXe siècle qui, en réaction contre le rationalisme et l'universalisme du Classicisme français, privilégie l'idéalisme, les sentiments et les particularités; l'art y devient l'expression personnelle d'un génie, souvent isolé, mal compris ou malheureux. Né en Allemagne (Herder, Goethe, Novalis, Schlegel), d'abord sous l'appellation Sturm und drang (tempête et élan), et en Angleterre (Blake, Byron, Shelley) dès la fin du XVIIIe siècle, le mouvement n'a gagné que progressivement la France, où il culmine de 1820 à 1848.
DELACROIX, Eugène, La Liberté guidant le peuple, Huile sur toile, Paris, Musée du Louvre, 1830, 325 × 260 cm
Certaines oeuvres de Rousseau, en pleine période des Lumières, puis de Chateaubriand (René, 1805) affichent des thèmes (confidence du moi) et une sensibilité qui les ont fait considérer, a posteriori, comme préromantiques. C'est toutefois Mme de Staël (De l’Allemagne, 1814) qui introduit les nouvelles idées allemandes. Plusieurs groupes (les "cénacles") se forment alors autour de Nodier et de Hugo, qui va bientôt faire figure de chef de file d'un véritable mouvement : revendication des appellations Romantisme et romantique, base théorique dans la préface de Cromwell (1827), scandale public de "la bataille d'Hernani" (1830), qui oppose drame