Dom Juan, Molière, 1665
Contexte
En 1664, le Tartuffe déclenche la colère des dévots et est interdit après la 1ère représentation. Molière a besoin d’une nouvelle pièce pour sa troupe et reprend le personnage de Tirso de Molina. Don Juan devient ainsi un grand seigneur débauché, un impie châtié par la vengeance divine. En 1665, il présente son Dom Juan, pièce en 5 actes et en prose. Les dévots font aussi interdire la pièce. Après la mort de Molière, sa veuve en demande une version expurgée à Thomas Corneille. Ce n’est qu’au XIXème siècle, lorsque le mythe de Don Juan prendra son essor que l’on retournera vers le texte original.
Le texte
Don Juan, un libertin, grand seigneur de Sicile vient de laisser tomber sa dernière épouse Done Elvire. Il rêve de nouvelles conquêtes qui toutes, « tombent à l’eau », malgré son fort pouvoir de séduction, qu’il exerce sur les paysannes. Poursuivi par les frères d’Elvire qui veulent la venger, toujours flanqué de son valet Sganarelle, , il rencontre un pauvre qu’il tente de corrompre puis la statue du Commandeur qu’il a récemment tué et l’invite à dîner chez lui. Chez lui défilent les fâcheux, son père, Done Elvire, un bourgeois, la statue, qui lui demandent de l’argent, son repentir… Avec hypocrisie, il leur accorde des concessions mais la statue envoyée par le Ciel, engloutit Don Juan dans les abîmes de l’Enfer.
Les thèmes majeurs
Le défi à Dieu : libertinage de Don Juan, rationalisme, violation des sacrements, provocation à l’encontre du sacré
Le défi à la société : Cynisme qui ajoute à son pouvoir de séduction, subversion quant aux rapports sociaux, ne respecte pas ses dettes, la piété familiale… Un danger social.
Une morale ambiguë : Molière condamne Don Juan qu’il présente comme un être nuisible. Il lui concède néanmoins un fort pouvoir de séduction, un lyrisme et une maîtrise des êtres par le langage. C’est d’ailleurs Sganarelle qui a le plus choqué les contemporains de Molière après la première représentation.
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