Fiche français fleur séculaire
Chaillou
Première S2Commentaire n°1
La Fleur séculaire
Au XIXème siècle, malgré ses origines espagnoles, José María de Heredia, poète parnassien, devint célèbre dans le milieu littéraire parisien. Pourtant, il publia peu, faisant paraître ses poésies dans des revues littéraires de faible diffusion avant de les réunir fort tard, en 1893, en un volume de 118 sonnets, Les Trophées. « La Fleur séculaire » extrait de ce recueil, dépeint un moment privilégié de l'existence. L'auteur est capable de réaliser un jeu savant de rythmes, de perspectives et de sonorités qui nous dévoilent le véritable sens de ce poème. Nous verrons dans un premier temps comment cette plante essaie de survivre et de se multiplier dans un milieu hostile et dans un second temps nous nous pencherons sur la forte dimension érotique de ce sonnet. Enfin nous nous attacherons à décrire la musicalité particulière de cette œuvre.
Premièrement, le poète décrit le milieu hostile où doit évoluer cette fleur. Tout d'abord l'auteur pose son décor en quelque sorte. Il utilise un effet de perspective pour évoquer l'altitude avec un champ lexical de la montagne « roc » et « rampe » (vers 1), « volcanique » (vers 2), « vent » et
« haut Gualatieri » (vers 3). José María de Heredia fait référence à ses origines espagnoles descendant des conquistadors en situant la scène à l'un des points culminants de la Bolivie. Dans la première strophe, l'effet de dureté se renforce notamment grâce aux fricatives en s,f et v utilisées au travers de « roc » et « rampe » (vers 1), « flux », « volcanique » et «autrefois » (vers 2), « graine » « vent » (vers 3), « germe », « s'accroche » , « frêle » et « rampe» (vers 4) de nouveau mais avec un autre sens. Quelle rudesse? Cet univers hostile se retrouve dans la deuxième strophe mais de façon ponctuelle « l'ombre » (vers 5), « obscure » (vers 6) avant de s'effacer au profit d'une lente maturité toute en beauté. Les participes passés