Fiche Hda Oradour
Références de l’oeuvre
Art du langage / Art et pouvoir
Titre
Oradour
Auteur
Jean Tardieu, poète français (1903-1995)
Genre
Poésie engagée
Contexte
Le 10 juin 1944, quatre jours après le débarquement allié en Normandie, les Waffen-SS qui cherchent à rejoindre la Normandie et que les résistants cherchent à retarder le plus possible, encerclent le village d’Oradour-sur-Glane, séparent les femmes et les enfants des hommes, fusillent les seconds dans les granges, enferment les premiers dans l’église, à laquelle ils mettent le feu. Cette technique de représailles avait été souvent utilisée sur le front de l’Est, où les Allemands s’attaquaient de préférence, comme à Oradour, aux villages dont la population n’était pas particulièrement engagée dans la Résistance. Au soir du 10 juin, le village est en ruines et 642 victimes sont recensées. Cinq personnes seulement présentes lors du drame, quatre hommes et une femme, ont survécu.
Texte :
La poésie au service de la description du désastre Ce qui interpelle le lecteur c’est l’utilisation de la forme négative qui domine dans cette description du désastre. En effet l’étude des anaphores présentes dans les huit strophes révèle le nom de ce village martyr : Oradour , scandé comme une incantation pour ne pas l’oublier. De plus ce nom est toujours associé à une négation c’est par exemple « Oradour n’a plus… » vers 1 à 6, puis vers 33,35,36,37 ; « Oradour je n’ose » vers 12 et 26 ; « Oradour n’est plus » vers 41. Vient ensuite la forme négative « Plus de… », anaphore qui complète la précédente énumération en précisant d’autres restrictions : « Plus de fumée plus de rires/[…] plus de vin plus de chansons »vers 7 à 10 puis des vers 38 à 40 avec ce dernier vers de cette strophe : « Plus de pleurs ni de chansons. » où l’auteur joue sur l’opposition malheur/ joie. Ici pas même un pleur pour donner signe de vie.
Ces anaphores et négations traduisent le vide et l’absence :