Fiche: La double inconstance
Les voici tous deux à la cour sur ordre du souverain. Séparés, ils sont l’objet de toutes les attentions, de toutes les flatteries.
Mais ni les plus beaux présents, ni la promesse d’une fortune, ni même les lettres de noblesse apportées en grande pompe à Arlequin ne les font renoncer à leur amour. Comme le dit Silvia : «Une bourgeoise contente dans un petit village vaut mieux qu’une princesse qui pleure dans un bel appartement. » Le Prince se désespère car la loi lui interdit de faire violence aux filles de son royaume. Il lui faut donc gagner, d’une manière ou d’une autre, le coeur de Silvia et persuader Arlequin de lui céder sa fiancée. Flaminia, la confidente du Prince, se dit prête à relever ce défi et à « détruire » l’amour des deux innocents.
Elle sait déjà que Silvia n’est pas restée insensible à un seigneur de la cour auquel un jour elle a offert à boire, lors d’une chasse. La jeune fille ignore que ce gentilhomme «qui est d’aussi bonne façon qu’on puisse être » est en réalité le Prince lui-même.
Il ne reste plus à Flaminia qu’à s’occuper d’Arlequin, auquel elle raconte la mort cruelle de son amant, qui, assure-t-elle ressemblait fort au villageois. Le crédule garçon ne demande qu’à accorder foi à des propos si flatteurs. Et la rouée courtisane se découvre un penchant inattendu pour ce « petit homme » dont la spontanéité l’émerveille. Mais si le « naturel » d’Arlequin séduit Flaminia, il commence à déplaire à Silvia, qui a revu le gentilhomme de la chasse, tout en continuant à ignorer son identité. Piquée de voir son fiancé lui préférer le bon vin et les «friandes fricassées », elle sent faiblir sa passion, et avoue à Flaminia combien il lui semble difficile d’être fidèle. Confidence pour confidence, cette dernière lui révèle son attirance pour Arlequin, tout rustre qu’il soit. Le dénouement est proche : il suffira au Prince de se faire reconnaître pour conquérir Silvia et à