Le Lys dans la vallée Ce roman achevé en 1835 est publié en volume en 1836. Il est la première étude des " Scènes de la vie de province " et couronne le cycle des Etudes de mœurs en faisant écho à Séraphita la dernière des Etudes Philosophiques. Sa construction est originale : il se présente sous la forme de deux lettres ; l'une, immense et qui contient presque tout le roman, est la confession du comte Félix de Vandenesse à la comtesse Nathalie de Manerville ; l'autre, de quelques pages, constitue l'ironique réponse de la comtesse. Par le rapprochement avec l'existence même de l'auteur, par son analyse subtile du phénomène amoureux dans ses rapports avec la vie, la société et la création, le roman témoigne du travail d'un écrivain qui se cherche et se construit par l'œuvre d'art. Le Lys occupe une place à part dans l'œuvre de Balzac. C'est un roman poétique où l'auteur évoque des souvenirs d'enfance et de jeunesse, chante sa Touraine natale et transpose en une idylle aussi pure que passionnée son amour pour Mme de Berny. Celle qu'il appelait la dilecta, l'élue de son cœur, y devient Mme de Mortsauf, délicieuse créature parée de toutes les séductions de l'âme et du corps. Balzac voulait faire d'elle une image de la " perfection terrestre ", la " femme vertueuse fantastique ". " Oui la première femme que l'on rencontre avec les illusions de la jeunesse est quelque chose de saint et de sacré " écrit-il à Mme Hanska. Mais son génie réaliste veillait, et l'héroïne n'est pas une abstraction éthérée : sans rien perdre de son charme, elle a la vérité d'un être de chair. C'est en juillet, retiré auprès de Mme de Berny, à la Bouleaunière, que Balzac avance la rédaction du Lys, travaillant vingt heures par jour. Les critiques ont fait des rapprochements avec La princesse de Clèves pour l'amour platonique, La Nouvelle Héloïse pour le mysticisme amoureux, la religiosité et l'importance de la nature, Manon Lescaut pour la confession autobiographique, Le Rouge et le