Fiche phénoménologie
Ricoeur : "La phénoménologie est née dès que, mettant entre parenthèses – provisoirement ou définitivement – la question de l'être, on traite comme un problème autonome la manière d'apparaître des choses." (A l'école de la phénoménologie, 1986).
Origine du mot 'phénoménologie'
Du grec phainomenon, "ce qui se montre", et logos, "discours", "science", littéralement : "science des phénomènes".
Les débuts de la phénoménologie
Le terme apparaît en premier chez J.H. Lambert en 1734, avec le sens de "doctrine de l'apparence". Il est ensuite repris par Kant et surtout Hegel qui publie en 1807 une Phénoménologie de l'esprit. Cette dernière est l'histoire du développement progressif de la conscience, depuis la simple sensation jusqu'à la raison universelle ou savoir absolu. En effet, Hegel théorise l'Histoire comme le cheminement de la Raison (ou Esprit absolu) : l'Histoire est la progression de la conscience humaine. La Raison est synonyme de Progrès puisque, en s'incarnant, l'humanité en général devient plus rationnelle, càd toujours plus consciente de soi, plus autonome, plus libre. Mais c'est avec Husserl (1858-1938), à l'orée du Xxe siècle, que la phénoménologie naît vraiment, moins comme une école attachée à une doctrine ou un système, que comme un mouvement de pensée qui se donne la tâche, toujours renouvelée, de décrire ce qui apparaît en tant qu'il apparaît, grâce à une méthode : la méthode phénoménologique.
Les enjeux de la phénoménologie
Il s'agit pour Husserl de reprendre, en la radicalisant, l'interrogation philosophique première tournée du côté de l'essence de ce qui se manifeste, càd des phénomènes. De son point de vue, la phénoménologie est en quelque manière le nom moderne de la philosophie. "Retourner aux choses mêmes" (l'Idée de la phénoménologie, 1907) : tel est le mot d'ordre par lequel Husserl exprime l'exigence de respecter ce qui se manifeste en tant qu'il se manifeste, par opposition à la démarche de la métaphysique