Fiche regards croisés sur trois ouvrages badie bozarslan alter
FICHE « REGARDS CROISES SUR TROIS OUVRAGES »
Bertrand Badie : La fin des territoires, éditions Fayard, 1995. Hamit Bozarslan : Conflit kurde, le brasier oublié du Moyen-Orient, éditions Autrement, 2009. Karen Alter : The European Court’s political power, Oxford University Press, 2009.
J’ai choisi de composer cette fiche de lecture sur le thème complexe de l’identité et du territoire. Le livre de Bertrand Badie, La fin des territoires, m’a servi comme ouvrage de référence. Les deux autres, portant sur l’identité kurde (Conflit kurde, le brasier oublié du Moyen-Orient, d’Hamit Bozarslan) et l’identité européenne (The European Court’s political power, de Karen Alter), m’ont en quelque sorte servi d’exemples. Le territoire est « l’étendue de pays qui ressortit à une autorité, à une juridiction quelconque (dictionnaire Larousse) ». Il est donc le lieu organisé par l’homme où celui-ci exprime traditionnellement son identité. Celle-ci est, selon Bertrand Badie : « l’ensemble des stratégies de définition par rapport à l’autre que les individus et les groupes mettent en place selon leurs désirs, leurs intérêts et les contraintes de situation ». La thèse de Bertrand Badie est que la notion de territoire stato-national est une donnée obsolète, dépassée par les flux transnationaux, la prolifération et la volatilité des allégeances qui s’inscrivent désormais dans plusieurs espaces et dans différents flux et réseaux. Le conflit kurde présente la particularité de s’étendre sur quatre Etats, la Turquie, la Syrie, l’Iran et l’Irak, il s’agit donc d’une minorité transnationale. La formation de l’identité européenne est impulsée par la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE), créant un lien direct entre individus et institutions européennes, au sein d’un territoire aux spatialités multiples. Dans quelle mesure la thèse