L’imprescriptible – Jankélévitch
Ed. Points

« Il existe entre l’absolu de la loi d’amour et l’absolu de la liberté méchante une déchirure qui ne peut être entièrement décousue. […] Le pardon est fort comme le mal, mais le mal est fort comme le pardon. »

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I. Pardonner ?

- D’emblée, pardon vs oubli. - Qu’est-ce qui fait qu’un crime impardonnable devient pardonnable ? * Le temps ? -> Il n’y a pas de délai au-delà duquel celui qui ne pardonne pas est déclaré « rancunier ». Le temps ne gouverne pas le pardon. Contradictoire avec l’amplification de l’horreur qui accompagne la prise de conscience progressive de certains crimes dont l’ampleur de peut être saisie sur le champ à moins de ne l’avoir vécue. => Impossible de dire « on oublie Auschwitz parce que c’est fini depuis vingt ans » alors que la plupart des hommes n’ont pu prendre conscience de la portée et des conséquences réelles de l’horreur des camps que vingt ans après la chute du nazisme. * La loi ? -> Peut-il y avoir un « oubli officiel ou légal » ? - Mal = « chose innommable, inavouable et terrifiante » ; Auschwitz = « lieu maudit [où] se sont célébrées […] les monstrueuses orgies de la haine ». - Question qui se pose pour les contemporains de l’holocauste : comment se débarrasser du remords ? (p.17-20)

II. L’imprescriptible.

- Shoah = crime qui déjoue tous les critères juridiques de prescription. Question : qu’est-ce qu’un critère de prescription ? Implique gradation dans les fautes. * crime international * crimes exceptionnels – « par leur énormité, leur incroyable sadisme » - et non faits divers => crimes « contre l’humanité » = contre l’essence humaine : tentative d’annihiler l’Être chez les victimes -> le Juif n’est pas, contrairement à l’Indigène exploité, uniquement de la main-d’œuvre gratuite utilisée en vue d’augmenter les rendements ; il est matière première. => « Quand il s’agit