Fiches bérénice
Ses tableaux sont de véritables rêves éveillés. Des moments tantôt nostalgiques et féeriques, tantôt fantasques et joyeux. Une sarabande endiablée qui vous embarquerait vers des territoires d'une grande sérénité mais aussi d'un grand dénuement. Entendons par là que derrière les déserts glacés, surgissent ça et là une multitude de personnages drolatiques, improbables.
De ceux qui font partie des légendes de notre enfance, des sorcières portant robe à pois et chaussettes à rayures, des Arlequins facétieux, des Pierrots rêveurs tout droit sortis de la Commedia dell' Arte. Une troupe de Tziganes en représentation et tout un bestiaire investissent les lieux et participent à la grande farandole de la vie. Chacun à sa manière habille de sa présence chaleureuse ces immenses étendues bleutées. Christine nous offre comme un cadeau ces moments privilégiés, ces images de vie quotidienne à la manière des tableaux du Douanier Rousseau, révélant une vision idéalisée et utopique d'un monde perdu. C'est un grand défilé. On peut dire de son art pictural qu'il est «scénique». Une sorte de vaste théâtre où nous sommes tous conviés à participer à la fête. Peintre autodidacte qui a trouvé sa voie dans l'art naïf, on découvre aussi chez elle un climat surréaliste manifeste qui se dégage dans la façon de « planter le décor ». Nous nous retrouvons ainsi dans une ambiance troublante et à la dimension fantastique comme devant une œuvre de Magritte. Sa voix résonne en nous comme un doux écho d'un monde onirique, paisible et réconfortant. L'artiste nous raconte avec beaucoup de talent de belles histoires. Elle cueille dans la réalité la matière qui donnera vie au rêve. Et nous, nous rêvons... Là où elle nous transporte, laissons-nous aller