Fiction et histoire: les romanciers ont-ils tous les droits?
03/02/2010, par AFP
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La polémique autour du livre de Yannick Haenel sur le résistant polonais Jean Karski relance le débat sur la liberté d'un romancier de mêler réalité et fiction, de franchir la ligne de partage entre témoignages historiques et reconstructions imaginaires.
La polémique autour du livre de Yannick Haenel sur le résistant polonais Jean Karski relance le débat sur la liberté d'un romancier de mêler réalité et fiction, de franchir la ligne de partage entre témoignages historiques et reconstructions imaginaires.
Autrement dit, les écrivains ont-ils tous les droits au nom des prérogatives de la fiction et de la liberté de création? "Oui", répond sans détour l'auteur du roman "Jan Karski" (Gallimard), couronné en novembre par le Prix Interallié. Il invoque son "droit à recourir à la fiction" pour parler de ce résistant polonais qui tenta dès 1943, au péril de sa vie, d'avertir l'Occident de l'extermination des juifs en Europe de l'est.
"Oui", renchérit Marie Darrieussecq, qui publie "Rapport de police" (POL), un essai sur le plagiat conduit à la première personne. "La fiction peut aussi dire le vrai des moments atroces" de l'histoire, estime l'écrivain, citant Jorge Semprun: "sans fiction, la mémoire meure".
"En ce moment, il y a haro sur la fiction, l'époque a besoin de véracité", relevait lundi Marie Darrieussecq sur RFI.
"Non", rétorque le romancier et journaliste Pierre Assouline. "Quand on met en scène de véritables personnages, on ne peut pas leur faire dire n'importe quoi", souligne-t-il à l'AFP. "J'ai été confronté à ce problème" avec "Lutetia" (Gallimard, 2005), l'hôtel parisien où furent rassemblés des déportés de retour des camps.
"J'avais pris le parti d'en faire un roman mais à chaque fois que s'exprimaient des personnages historiques, je reprenais des phrases de leurs mémoires ou de témoins", précise-t-il.
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