Figaro plan
Le monologue est l'occasion pour un personnage de théâtre de dire sans contrainte ce qu'il ressent, de réfléchir sur soi, sur son passé : ici, Figaro, en se parlant à lui-même, nous dévoile toute l'épaisseur de son expérience et de sa psychologie. Il met son âme à nu, une âme désenchantée.
2- L'AME DE FIGARO DEVOILEE
1. Le désarroi présent :
Connotations très négatives du lexique : termes dévalorisants
- «un assemblage informe» (l. 98)
- «parties inconnues» (l. 98) préfixes privatifs en "in"
- «un chétif être imbécile» (l. 198-199)
- «un petit animal folâtre» (l.199) suffixe péjoratif en "âtre"
Champ lexical de la désillusion : «l'illusion s'est détruite» (l.105-106) ; «désabusé» (l. 106) est répété deux, fois comme un cri ; «tourments» (l. 107)
L'effet sur le spectateur = éveiller de la sympathie pour Figaro. Nous savons qu'il n'a pas de raison de souffrir, car nous savons, nous spectateurs qu'il se trompe, mais son désarroi donne une image nouvelle du personnage : ce n'est plus son esprit brillant qui a réponse à tout, mais un homme blessé, faillible et sensible.
Au reste, ce qui est intéressant, c'est ce qu'il développe de façon détaillée :
2. Des interrogations sur l'existence et sur soi
Au terme du retour sur son passé, Figaro est conduit à une interrogation bien plus large, dégagée de l'anecdote, sur le sens de la vie humaine.
Un motif récurrent : celui de l'énigme
- «Ô bizarre suite d'événements» = écho au début du monologue : «Est-il rien de plus bizarre que ma destinée ?»
- Succession haletante de questions sans réponses (l. 91-93) : Comment ? (cherche une cause pratique), Pourquoi ? Qui ? (en filigrane, existence d'un dieu déiste qui pourrait donner sens à l'absurdité de la vie ? à voir les Philosophes du XVIIIè).
La condition humaine : hasard ou destin ?
Pour évoquer la vie, Figaro emploi la métaphore classique du chemin (l. 93), «la route où je suis entré sans le savoir comme j'en sortirai sans le vouloir».