Fiiche sur l'oeuvre au noir
Yourcenar commente ainsi à ce sujet :
« La formule "L'Œuvre au noir", donnée comme titre au présent livre, désigne dans les traités alchimiques la phase de séparation et de dissolution de la substance qui était, dit-on, la part la plus difficile du Grand Œuvre. On discute encore si cette expression s'appliquait à d'audacieuses expériences sur la matière elle-même ou s'entendait symboliquement des épreuves de l'esprit se libérant des routines et des préjugés. Sans doute a-t-elle signifié tour à tour ou à la fois l'un et l'autre1. »
Pour narrer les mésaventures de l'alchimiste Zénon dans L'Œuvre au noir, Marguerite Yourcenar s'était fondée sur les toiles des maîtres flamands, sillonnant les musées européens. Vingt-cinq ans après la mort de l'écrivain, le musée départemental de Flandre met en lumière cette relation entre les oeuvres flamandes des XVe et XVIe siècles et l'écriture de Yourcenar. Les notes de composition de L'Œuvre au noir y seront recoupées avec ses albums et jouxteront les peintures de Bruegel, de Bosch et de Memling.
Marguerite Yourcenar, née le 8 juin 1903 à Bruxelles et morte le 17 décembre 1987 à Bangor, dans l'État du Maine (États-Unis), est une écrivaine française naturalisée américaine en 1947, auteure de romans et de nouvelles « humanistes », ainsi que de récits autobiographiques. Elle fut aussi poète, traductrice, essayiste et critique littéraire.Elle fut la première femme élue à l'Académie française en 1980, grâce au soutien actif de Jean d'Ormesson, qui prononça le discours de sa réception.Marguerite Antoinette Jeanne Marie Ghislaine Cleenewerck de Crayencour — de Craincourt, domaine acquis par la famille qui l'ajouta à son nom — est née dans une maison de l'avenue Louise, à Bruxelles, d'un père originaire de la Flandre française appartenant à l'ancienne bourgeoisie, la famille Cleenewerck de Crayencour, Michel Cleenewerck de Crayencour, et d'une mère belge,