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Introduction
Les cultures sont des totalités cohérentes, constituées par différents paramètres, dont l’association donne à chacune sa spécificité. Il n’est pas facile
©HATIER
de donner une définition simple de la culture car on y trouve des critères linguistiques et sociaux, techniques, artistiques ou moraux, en se rappelant que ce dernier terme renvoie d’abord à l’idée des mœurs. Un fait cependant s’impose à nous. Il n’y a pas une mais des cultures. La conviction d’appartenir à une même humanité ne peut supprimer ce phénomène mais elle conduit à l’évaluer. Nous nous sommes progressivement découverts semblables et différents. La diversité des cultures s’offre ainsi comme une réalité historique dont le sens intrigue et suscite l’interrogation. Or les jugements émis sur la valeur d’une culture peuvent-ils être objectifs ? Avonsnous assez de recul et de connaissances pour bien apprécier un tel ensemble, que nous y appartenions ou qu’il nous soit étranger ? N’y a-t-il pas une multiplicité de critères équivalents ? Une axiologie peut-elle être autre chose qu’une représentation idéologique ?
1. Des relations difficiles
A. L’ethnocentrisme Dans son célèbre ouvrage Race et Histoire, Claude Lévi-Strauss critique l’ethnocentrisme, c’est-à-dire le fait de considérer que sa culture est supérieure aux autres. Il relève que cette attitude est profondément enracinée dans la mentalité des hommes, quelle que soit leur civilisation. Les ethnies amérindiennes se traitent entre elles de « singes de terre » ou d’« œufs de pou », ce qui revient à dénigrer à l’autre le rang d’être humain. Il s’agit donc en vérité de racisme. La culture de l’étranger est niée comme culture et reléguée au rang d’un phénomène naturel. Les mots « barbare » et « sauvage » évoquent respectivement le chant des oiseaux et la vie des bêtes dans la forêt. Dans les deux cas, on refuse l’appartenance de