Fils de rabelais
Mêlant vérité historique et invention romanesque, l'auteure nous plonge dans la vie de maître François en une période riche et trouble. Mais, parce que le XVIe siècle évoque en de nombreux domaines notre siècle et parce que les questions qu'affrontent les personnages sont plus que jamais d'actualité, le roman raconte avant tout une histoire d'aujourd'hui : celle d'un fils qui doit s'éloigner du père, celle d'une jeune femme qui veut exister sans se marier, celle d'un écrivain qui ne peut écrire que sous le masque.
Valérie de Changy est née en 1968 en Italie, d'une mère belge et d'un père français. Agrégée de Lettres modernes, elle a enseigné en région parisienne. Actuellement, elle vit à Bruxelles où elle se consacre à l'écriture.
"Ainsi la guerre des esprits que son maître évoquait avec tant de colère se rapprochait-elle. Cette guerre-là, Justus avait cru qu'elle se limitait à des attaques par lettres, à des insultes par pamphlets, à des vengeances par livres et, au pire, à ce qui en était la peine capitale : la censure.
Mais il comprenait peu à peu qu'en engageant des idées, on s'engageait tout entier, que le conflit des esprits empoignait lui aussi des épées et que bientôt, on répondrait par le sang aux attaques menées à l'encre.
En réalité, tout cela avait déjà commencé depuis longtemps mais Justus avait été tenu à l'écart. Rabelais ne l'avait jamais informé du danger qui les cernait de plus en plus. Il voulait, plus que tout, former un enfant de concorde, et il savait que pour que l'homme aspire à la paix, il fallait qu'il l'eût connue et goûtée."
(extrait du chapitre : « Celui qui mitonne le grand potage de la vie ne manque point d'imagination » se dit Justus en regardant sous le couvercle)
"Le tableau était saisissant. Imago, au