Fin de partie mise en scène de charle boering
LA 'FIN DE PARTIE' DE CHARLES BERLING
Steven Petitpas pour Evene.fr - Septembre 2008
Après Bernard Lévy à Toulouse, c'est au tour de Charles Berling de monter 'Fin de partie', au théâtre de l'Atelier de Paris. Révéler l'humour et la grande lucidité d'un texte qui tient la mort en échec : tel est l'objectif de l'acteur-metteur en scène. Un regard enthousiaste qui pare cette oeuvre-phare du XXe siècle de couleurs inattendues.
En 1957, lorsque 'Fin de partie' est jouée pour la première fois au Royal Court Theatre de Londres, la pièce ne ressemble à rien de connu. En rupture avec un théâtre traditionnel qui faisait de l'intrigue, des personnages et de la cohérence du langage les assises de sa dramaturgie, Samuel Beckett propose des situations d'attente, au bord du vide, habitées par des fantoches réduits à une parole décousue. La configuration est simple : Hamm, aveugle et paralytique, tyrannise Clov, homme à tout faire boiteux, et ses parents, Nagg et Nell, deux vieillards enfermés dans des poubelles. Le champ d'action est le langage : on raconte, on exige, on fantasme, on s'insulte. Au-delà de la parole, il ne se passe rien. Tout au plus a-t-on l'impression, dans l'apathie générale, que "quelque chose suit son cours"...
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Cette proposition minimaliste, délestée du drame (1), est une révolution. Avec ces errances de marionnettes meurtries, ces paroles verbeuses et ces gestes inconséquents, c'est une scène nouvelle qui s'ouvre, déroutante, intrigante. Et parce qu'elle ne se livre pas clairement, la pièce de Beckett est souvent appauvrie, interprétée selon des concepts préétablis et discutables - cynisme, absurde, cruauté, agression etc. Aux metteurs en scène, donc, d'apporter les éclairages nécessaires, de savoir faire parler le texte sans le dénaturer. Un rôle de premier ordre, que Charles Berling envisage avec une belle décontraction : ''mettre en scène 'Fin de