Fin de partie: pièce de l'anti théâtre?
• Par une réduction continue de l’action, du langage et de la progression dramatique, Samuel Beckett voulait faire de « Fin de parie », un théâtre où il ne se passe rien. Pour répondre à la question qui est de savoir si « Fin de partie » est une pièce de « l’anti théâtre »? Nous verrons dans un premier temps que l’action a disparue de ce théâtre. Puis que le temps en est chamboulé. Enfin nous verrons que le sens des personnages est totalement remis en cause.
• Dans Fin de partie , les règles du théâtre traditionnel sont complètement chamboulées. Tout d’abord nous assistons tout le long de l’œuvre à un absence d’action. A l’inverse de la tragédie qui est une représentation d’une action noble menée jusqu’à son terme. Dans Fin de partie, nous sommes en présence d’une discontinuité de l’action. La pièce est plus proche de l’art abstrait que d’une dramaturge chargée de sens. Dés ses débuts, Beckett voulais un art « de dévoilement sans fin, voile après voile… vers l’indévoilable, le rien, la chose à nouveau ». Page 13 « les grains s’ajoutent aux grains un à un ». La pièce n’est plus que fragment dont le spectateur doit réussir à en redonner un sens. Beckett supprime les clés de l’œuvre. S’est pour lui un grand respect du spectateur que celui-ci se fasse son propre sens. Tout est rogné, on ne lui impose rien.
Durant Fin de partie, il n’y a aucun retournement de situation, le drame est statique, l’action a disparue, « quelque chose suit son cours ». Dans toutes les pièces, l’actions doit être menée à son terme pour que le spectateur puisse parvenir à former un sens. Dans cette œuvre, soit la pièce n’a pas de fin ( on s’attendais au départ de Clov, mais finalement celui-ci reste). Soit la pièce commence par la fin « Fini. C’est fini. Cà va finir. Ca va peut être finir. ». Le temps de la pièce est circulaire, tout recommence. Il n’y a aucune suite linéaire, çà n’en finira plus.
• Un des objets fétiches des personnages de Beckett