Fin de partie : une farce tragique
(Introduction) : Les œuvres dramatiques des années cinquante ont sensibilisé le public à un passage constant du comique au tragique. Ionesco s’amuse d’ailleurs quasi systématiquement à montrer le peu de cas qu’il fait de la sacro-sainte notion de genre à travers la désignation de ses pièces. Ainsi n’hésite-t-il pas à présenter Les Chaises comme une « farce tragique ». Cette expression oxymorique a été appliquée par la critique à la majorité des créations des dramaturges de l’ « anti-théâtre » et l’on peut se demander en quoi elle se justifie à propos de la pièce de Beckett Fin de partie. + annonce du plan
Proposition de plan :
I. Un univers farcesque.
1°) des personnages clownesques :
- apparence physique : précision des teints pour les 4 personnages : Hamm et Clov « teint très rouge » ; Nagg et Nell « teint très blanc » → font penser au couple traditionnel du cirque : l’Auguste et le clown blanc.
- démarche particulière de Clov + mention de ses pieds « un régiment de dragons », de ses « brodequins » (// chaussures des clowns ou démarche de Charlot).
- gestuelle accentuée : cf. ouverture de la pièce = longue pantomime de Clov ; jeu avec la lunette : « Jai fait exprès » p. 43 ; passage où Clov se trompe de fenêtre : gestuelle et réplique tout à fait clownesques : « (Il se frappe le front.) Que je suis bête ! je me suis trompé de côté ! »
2°) les ressorts de la farce :
- La farce caricature le réel → coups : Clov frappe Hamm avec le chien en peluche, disputes : les didascalies indiquent souvent la violence des échanges ; tromperies de ttes sortes : Clov ment à Hamm à propos de la couleur du chien.(→ connivence du public.)
- La farce utilise également un langage cru, grossier : cf. exclamation de Clov qd il croit que la mer a tt envahi : « Putain ! » ou bien Hamm qd Clov l’interrompt ds son aparté « Con ! ») ; ces grossièretés st souvent utilisées