Fin de Partie: Une vision de L'humanité
Le théâtre de Beckett, écrit après la seconde guerre mondiale exprime le traumatisme lié à la guerre, à la déportation d’êtres aimés et questionne une vision positive du monde, un espoir en l’humain.
1) L’humanité est mutilée et souffrante, condamnée à disparaitre
Trois des personnages de Fin de partie sont incapables de se mouvoir et disposer de leurs corps en toute liberté. Hamm est dépendant de Clov pour déplacer son fauteuil et Nagg et Nell sont enfermés dans leurs poubelles. Ils ne peuvent même plus en tant que mari et femme avoir de contacts physiques et s’embrasser. Clov est le seul à disposer de ses membres mais il ne peut plus s’asseoir.
Les sens de ces êtres sont atrophiés : Hamm est aveugle, Nagg souffre de surdité, Clov semble condamné à la cécité et à l’immobilité à moyen terme.
Ces quatre personnages sont les derniers représentants de l’humanité. Rien ne leur parvient de l’extérieur : « il n’y a pas d’autre place », il n’y a « personne d’autre ». Le monde autour d’eux semble bien mort : la Mère Pegg est morte n’a pas été enterrée mais est restée dans sa poubelle. Nell aussi va connaître la même fin.
2) L’humanité se meurt, sans espoir et sans Dieu
Les relations humaines devraient pouvoir sauver l’homme mais sans société comment s’élever ? Les valeurs humaines sont mises à mal. Hamm demande pardon à Clov pour la souffrance quotidienne qu’il lui inflige mais c’est une simple posture sans sincérité. Clov au moment de quitter Hamm lui chante une petite bergerette où l’amour est « emmerdé ».
Pas de pitié, chacun crève et souffre dans son coin, dans une poubelle, en tout cas bien empêtré dans son triste sort. Seul Nagg pleure la mort de Nell.
A la fin du « roman » de Hamm, le personnage déclare « Prions Dieu »: la prière est une forme de divertissement au même titre que toutes les autres activités. Clov et Nagg prononcent le Notre Père précipitamment et Hamm abandonne vite la prière, avant de jurer « Bernique », «